L’eau est une des ressources naturelles les plus stressées au monde, la demande étant nettement supérieure aux capacités disponibles sur notre planète. Pour autant, elle est fondamentale à l’activité humaine, puisqu’elle sert à satisfaire les besoins essentiels et quotidiens de nos foyers ; s’hydrater, cuisiner, se laver, se chauffer…
Les niveaux de sécheresse dramatiques rencontrés cet été et le changement climatique nous obligent à revoir notre rapport à l’eau et son utilisation. Si nous souhaitons préserver un avenir plus vertueux, il est indispensable de changer nos comportements, aussi bien dans nos logements que pour les activités agricoles, économiques, industrielles ou nos loisirs.
Dans cet article, nous présentons les gestes et les solutions qui peuvent être adoptés dans les Tiny Houses et studios de jardin pour contribuer à cet objectif ! L’enjeu étant de préserver l’eau potable pour les générations futures.
Sobriété, éco-gestes et bonnes habitudes pour économiser l’eau dans une Tiny House :
La force des Tiny houses est de combiner tout le confort d’une maison traditionnelle dans une surface réduite, sans pour autant dégrader le bien-être de ses occupants. La conception de ce type d’habitat est pensée dès le départ pour en limiter les consommations en eau et en énergie. Toutefois, l’implication de ceux qui y vivent est une condition essentielle pour limiter ces consommations. La sobriété est donc le maître mot !
Nous rappelons ici que les éco-gestes et les bonnes habitudes sont applicables par tous et quel que soit son mode de vie : couper l’eau quand on se brosse les dents ou se lave les mains ; utiliser une bassine dans son évier pour faire la vaisselle ou lorsqu’on fait couler l’eau ; ne pas jeter de produits toxiques (peintures, solvants…) dans les sanitaires ; privilégier de l’électroménager (lave linge, lave vaisselle) de classe A. Autant de conseils simples mis en avant par l’agence de l’eau.
La récupération des eaux de pluie dans une Tiny House :
La récupération des eaux de pluie présente un intérêt aussi bien économique qu’écologique. D’un point de vue réglementaire, les eaux de pluie peuvent être utilisées pour un usage domestique hors consommation alimentaire, en respectant les conditions suivantes :
- en intérieur : uniquement pour remplir la chasse d’eau des WC, laver le sol ou du linge (sous réserve d’un traitement adapté)
- en extérieur : librement, par exemple pour arroser son jardin ou laver sa voiture
Néanmoins, des dispositifs de traitement de l’eau existent et sont parfois installés par certains qui souhaitent une utilisation plus large en intérieur. Dans tous les cas, la réglementation relative à la récupération des eaux de pluie et son usage est strictement encadrée par un arrêté en date du 21 Août 2008.
En respectant ce cadre légal, nombre de Tiny Houses possèdent un toit en pente ce qui facilite la récupération des eaux de pluie. Des solutions de stockage existent avec des cuves ou citernes (hors sol, protégées ou enterrées) qui peuvent contenir de 200 à 1000 litres d’eau.
L’entretien d’un système de récupération de ce type nécessite de régulièrement :
- vérifier la propreté de l’installation
- nettoyer les filtres
- vidanger et nettoyer la cuve
Des solutions technologiques et innovantes à installer dans une Tiny House :
Au-delà des éco-gestes simples et de la récupération des eaux de pluie, d’autres solutions existent encore pour limiter la consommation en eau dans une Tiny House. Comme dans un habitat classique, le volet principal de cette consommation relève de l’utilisation des WC et de la salle de bain.
L’utilisation d’eau potable pour remplir la chasse d’eau des toilettes est une des applications les plus aberrantes qui soit ! Il faut savoir que pour des WC traditionnels, 3 à 6 litres d’eau potable sont gaspillés à chaque fois que l’on tire la chasse. 25 à 40% de l’eau potable domestique est donc utilisée à cet effet… Une première solution pour mettre fin à cette anomalie consiste à privilégier le recours à des toilettes sèches. Dans ce cas, plus aucune consommation d’eau n’est à déplorer. Plusieurs technologies existent pour assurer une vidange et une utilisation hygiénique sans odeur des sanitaires. Les matières organiques peuvent ensuite être recyclées sous forme de compost ou d’engrais. Une autre possibilité (moins efficace certes), dans le cas où des WC classiques sont conservés, consiste à alimenter la chasse d’eau des toilettes par le système de récupération des eaux de pluie.
Dans la salle de bain, une douche de 5 minutes consomme de 50 à 60 litres d’eau avec un débit classique (10 à 12 L/min) quand un bain requiert 100 à 150 L. Pour réduire ces volumes, des solutions innovantes existent déjà et d’autres sont en cours de développement. Voici 3 solutions qui ont toutes leur place dans une Tiny House :
- 1er niveau, des mousseurs peuvent être installés sur les robinets et le pommeau de douche pour réduire le débit de l’eau sans percevoir la différence à l’usage.
- 2nd niveau, l’installation d’un pommeau de douche intelligent. Par exemple, la marque “Hydrao” a développé un pommeau de douche connecté qui informe sur la quantité d’eau consommé en temps réel, grâce à un système de couleur simple variant de 0 à 40 litres.
- 3ème niveau, la solution “Shower Loop”. Il s’agit d’une douche écologique en cours de développement qui pourrait avoir un impact positif encore plus significatif. Elle consiste à faire entrer un faible volume d’eau (10L) dans un circuit fermé. Cette eau est ensuite chauffée et transmise par le pommeau de douche pour se laver. Elle est ensuite récupérée, filtrée et utilisée à nouveau sans interruption, jusqu’à la fin de la douche où elle est évacuée pour de bon.
Pour résumer, la gestion de l’eau dans une Tiny House comme dans n’importe quel autre habitat devient une obligation si l’on veut préserver notre planète. A ce titre, plusieurs leviers sont activables. La sobriété doit devenir un réflexe pour minimiser nos consommations en eau, en énergie et en déchets ! Et pour aller plus loin, l’imagination et l’innovation doivent nous aider à transformer nos pratiques pour réduire encore plus notre impact sur l’environnement.