Le secteur de l’Hôtellerie de Plein Air est un secteur en forte croissance et en pleine mutation. En chiffres, c’était 100 millions de nuitées en 2010, 136 millions en 2022 et des perspectives encore plus élevées pour 2023. En parallèle, on observe une montée en gamme des prestations avec des hébergements toujours mieux équipés et des niveaux de services qui se rapprochent ou font jeu égal avec ceux de l’hôtellerie classique. Toutefois, le modèle économique des professionnels du tourisme n’est pas totalement adapté aux enjeux de la transition écologique. Pour preuve, les touristes eux-mêmes réclament désormais des hébergements plus proches de la nature et plus respectueux de l’environnement.
La Tiny House, un hébergement locatif naturel et respectueux de l’environnement :
Dans cet article, nous présentons le rôle que peuvent jouer les Tiny Houses comme vecteur de la transition écologique du secteur touristique et cela de plusieurs manières :
- par le recours à des matériaux durables : les Tiny Houses sont conçues à l’aide de matériaux naturels et biosourcés permettant d’atteindre un niveau de recyclabilité supérieur à 90 %. Par exemple, l’utilisation d’isolants naturels comme la laine de mouton ou les textiles recyclés (en coton principalement) assure une isolation thermique performante et conforme aux attentes de la norme RE 2020 en vigueur pour les nouvelles constructions. Concrètement, cela permet une occupation et une exploitation de ces hébergements aux 4 saisons, tout en réduisant drastiquement les consommations en énergie.
- par une gestion raisonnée des ressources : au-delà de l’isolation thermique efficace, les Tiny Houses sont souvent équipées de panneaux solaires, à la différence des mobil-homes dont la structure n’est pas suffisamment rigide pour en supporter. Avec l’installation d’une toiture photovoltaïque, jusqu’à 70% des besoins énergétiques du quotidien peuvent être couverts (dans le cas d’un fonctionnement de tous les équipements à l’électricité ; eau chaude sanitaire, chauffage/climatisation, cuisson, éclairage…).
- la gestion de l’eau est aussi au centre des préoccupations. L’intégration de systèmes de récupération d’eaux de pluie et d’autres dispositifs technologiques (mousseurs, minuteurs, toilettes sèches…) sur les hébergements locatifs permet de réduire les consommations en eau. A l’échelle globale, des campings engagent dans des travaux plus importants pour optimiser le fonctionnement des parcs aquatiques ou des stations de retraitement des eaux usées.
- par leur flexibilité et leur réversibilité : les Tiny Houses ont l’avantage d’être mobiles et réversibles puisqu’elles sont construites sur une remorque. Cela permet aux exploitants de l’HPA de les déplacer sans problème selon la saisonnalité ou pour optimiser l’aménagement de leur parc locatif, en tenant compte des différentes parcelles à équiper. D’autre part, leur taille plus compacte que les mobil-homes ou les chalets permet de limiter l’emprise au sol sur les espaces naturels.
Si les Tiny Houses ont bien leur rôle à jouer dans la transformation du secteur de l’Hôtellerie de Plein Air, les campings doivent aller encore plus loin. La mise en place d’autres pratiques est primordiale pour tendre vers un tourisme plus responsable et avec moins d’impact sur l’environnement.
Des campings innovants et déjà engagés dans une démarche écoresponsable :
En complément de l’installation d’hébergements plus durables, certains campings et Parcs Résidentiels de Loisirs ont déjà mis en place de nouvelles pratiques propices à réduire leur impact sur l’environnement. Voici quelques exemples de mesures couramment prises :
- la gestion des déchets : les campings mettent en place des systèmes de tri sélectif et encouragent les touristes à trier leurs déchets. Ils peuvent aussi fournir des bacs de compostage pour les déchets organiques et limiter l’utilisation des produits à usage unique en proposant des alternatives durables, notamment dans les espaces de restauration.
- le recours à des fournisseurs locaux : les campings s’appuient sur des fournisseurs installés à proximité afin de privilégier des approvisionnements en circuit court. Cela a le mérite de limiter les livraisons lointaines et de contribuer à dynamiser l’économie locale.
- la promotion des mobilités douces : les campings encouragent souvent les pratiques de tourisme durable en proposant des activités de plein air de proximité, respectueuses de l’environnement et en favorisant les transports doux tels que le vélo ou la marche.
Ces mesures ne sont qu’un aperçu des actions entreprises par les campings pour engager leur transition écologique. Chaque camping peut adapter ces initiatives en fonction de ses ressources, de son emplacement géographique et de ses priorités. L’objectif global est de minimiser l’impact environnemental tout en offrant une expérience de camping agréable et durable pour les touristes.