Tiny House : quelles solutions de financement pour les professionnels du tourisme ?

Installer une Tiny House dans un camping, un parc résidentiel de loisirs (PRL) ou un domaine ouvert au public permet d’apporter de la nouveauté à sa clientèle tout en diversifiant les types d’hébergements offerts. 

Les professionnels du tourisme qui souhaitent installer des hébergements locatifs dans leur établissement (comme les mobil-homes, les chalets, les hébergements insolites ou les Tiny Houses) disposent de plusieurs options pour les financer. En l’occurrence, les investissements destinés à l’offre d’hébergement ne représentent qu’une partie du budget dont disposent les campings pour séduire, attirer et retenir leur clientèle. 

Avec la montée en gamme du secteur de l’Hôtellerie de Plein Air, des moyens importants sont aussi dédiés à la création ou le renouvellement des espaces aquatiques, des zones activités et des lieux de restauration. Il est donc primordial pour les professionnels d’arbitrer entre ces différents investissements ou de trouver des solutions de financement adaptées et sur-mesure pour un déploiement rapide.

Économie de l’usage vs possession :

Traditionnellement, le modèle d’acquisition par un camping d’une résidence mobile de loisirs (RML) ou d’une habitation légère de loisirs (HLL) reposait sur un acte de vente, où le transfert de propriété entre le vendeur (le fabricant) et l’acheteur (l’exploitant) se faisait au moment de la transaction.

Pour faire simple, dans ce modèle le camping acquéreur peut acheter sur fonds propres ou bien faire financer son investissement par une banque via l’octroi d’un crédit. Avec un emprunt, l’investissement est amorti dans les comptes de l’entreprise qui achète sur une certaine durée. En contrepartie, la capacité d’endettement future de l’acheteur baisse, en attendant que sa dette soit remboursée ou diminue. Sa marge de manœuvre pour de nouveaux investissements est donc mécaniquement réduite.

Depuis quelques années, ce modèle commercial traditionnel est progressivement remplacé par un autre modèle basé sur l’usage d’un bien ou d’un service et non la propriété. 

On parle d’économie de l’usage ou de la fonctionnalité. Elle s’inscrit dans une démarche de développement durable et consiste à proposer l’usage d’un produit ou d’un service plutôt que de l’acquérir. En d’autres mots, il s’agit de louer un bien pour l’utiliser, plutôt que de le posséder.

Cette nouvelle manière d’envisager la commercialisation des hébergements locatifs a ouvert la porte à d’autres modes de financement pour les acteurs de l’Hôtellerie de Plein Air, comme le crédit-bail ou la location financière.

Le financement par le crédit-bail :

Le crédit-bail, plus connu sous le nom de leasing ou location avec option d’achat (LOA), est un mode de financement qui permet à un camping ou un parc résidentiel de loisirs de louer des équipements comme une Tiny House par exemple, pour une durée déterminée en contrepartie du versement de loyers réguliers. 

Ce mode de financement implique un accord tripartite entre : 

  • le bailleur : c’est l’organisme de financement ou la société de leasing.
  • le fournisseur : c’est le fabricant des Tiny Houses ou des autres hébergements.
  • l’exploitant : c’est le camping ou le professionnel du tourisme qui installe des Tiny Houses ou d’autres hébergements pour les louer à sa clientèle.

Concrètement, avec un crédit-bail, c’est l’organisme de financement (le bailleur) qui achète la Tiny House au fabricant et en devient propriétaire. Le bailleur la loue ensuite au camping, qui va l’exploiter en la louant à la nuitée ou à la semaine à ses clients.

Les principaux avantages du crédit-bail pour les exploitants touristiques sont les suivants :

  • Le crédit-bail permet à l’exploitant de conserver sa trésorerie puisqu’il n’a pas besoin de décaisser la totalité de la valeur faciale des hébergements. 
  • Le crédit-bail apporte une certaine flexibilité en s’adaptant aux besoins de l’exploitant. Cela permet notamment de jouer sur la durée du contrat et les conditions de paiement (modulation et périodicité des loyers, montant du versement initial et du versement résiduel..) .  
  • Le crédit-bail peut aussi inclure des services additionnels comme la livraison, l’installation et la maintenance des équipements.

A la fin du contrat de crédit-bail, plusieurs options sont également possibles. La Tiny House peut être définitivement achetée par l’exploitant si une option d’achat est intégrée au contrat. Le contrat peut aussi être renouvelé ou remplacé par un nouvel équipement.

Le financement par la location financière :

La location financière est encore un autre mode de financement, qui diffère du prêt traditionnel et du crédit-bail. Il s’agit là aussi d’un contrat tripartite entre un bailleur, le fabricant et l’exploitant.

Les caractéristiques de la location financière (prix d’achat, durée du contrat, périodicité des loyers…) sont souvent très similaires à celles d’un crédit-bail. La principale différence réside dans le fait que le contrat ne permet pas d’inclure d’option d’achat pour l’exploitant à la fin de la location. 

La location financière sert donc à mettre à disposition des Tiny Houses dans le seul objectif de les utiliser et n’a pas vocation de les financer pour qu’à terme elles appartiennent au locataire et figurent dans son bilan. C’est donc ici le fabricant lui-même qui reste propriétaire de la Tiny House et non le bailleur ni l’exploitant.

A l’issue du contrat, le camping locataire a le choix entre la restitution de la Tiny House ou le prolongement du contrat de location si une clause de reconduction tacite le permet.

Sur le volet comptable, les avantages sont les mêmes que pour le crédit-bail, à savoir que l’exploitant préserve sa trésorerie et ne supporte pas la dette dans son bilan. Les loyers payés pour une ou plusieurs Tiny Houses sont considérés comme des charges d’exploitation et sont donc déductibles du résultat imposable pour l’exercice.

Pour résumer, ces modes de financement très en vogue sur le marché de l’automobile ou des équipements industriels et agricoles se développent de plus en plus sur de nombreux autres secteurs d’activité, dont celui de l’Hôtellerie de Plein Air.

Ils permettent de dynamiser l’investissement des professionnels du tourisme dans de nouveaux équipements destinés à séduire les clients et accompagner la montée en gamme du secteur.

Interessé(e)? Partagez!

articles similaires